Et là vous vous demandez ce que peut bien signifier ce titre...
Sachez donc que l'urgence se traduit en France par les urgences. Les urgences étant la partie de l'hôpital où l'on va quand on ne peux plus faire autrement ! Il me faut donc absolument vous rassurez (non pas que je vous vois forcément inquiets mais enfin, je me dois de préserver votre santé eventuellement fragile) en vous disant que je vais bien et que vous n'avez pas à vous soucier de ce détail jsuqu'à la fin de mon récit, qui se veut explicite et tellement authentique !
déjà, je dois vous rappeler que je ne recule devant rien pour vous faire vivre l'aventure Québec de l'intérieur. Dans mes billets, je me noies dans les détails, je teste, j'apprends et j'enseigne... Bref, je suis prête à tout. Oui, on sait que le système de soin en France est exceptionnel, fabuleux, merveilleux, peu coûteux, incroyable, hallucinant, dingue... (Odette : tous ces synonymes sont mon hommage à ton adorable commentaire). Mais finalement qu'est-ce qu'on en sait vraiment ? Qui est allé tester les soins de santé dans une autre contrée ??
Fière résidente de Montréal (résidente temporaire mais résidente quand même), je me suis dit " Vis-le de l'intérieur et tu pourras répandre la parole sainte aux 4 coins du monde... ou juste aux 4 coins de la famille...". Prétextant donc un mal de ventre soudain (pour ajouter une émotion à la palette de mes écrits, sachez tout de même que le mal de ventre était bien réel, bien persistant et surtout bien douloureux) et après 48h de souffrances... Je décide d'écouter Lauris (une fois n'est pas coutume : les hommes ont peut-être parfois raison) et de "visiter" (terme québécois, vous en apprendrez des choses dans ce billet...) un médecin.
La clinique la plus près est située assez près de chez moi, on me conseille de m'y pointer tôt, ce que je fais. Je n'ai toutefois pas échappé à la file d'attente de 3h au moins. Je me retrouve face à un médecin tout à fait normal (presque trop, j'aurai dû me méfier !) qui commence par des banalités puis me pose un bon nombre de questions. Je passe sur la table d'examen, il me palpe, me questionne encore, réflechit puis me dit d'un air posé "parfait, je pense que c'est une appendicite, prenez ce papier et allez aux urgences tout de suite"... Parfait, parfait... Ca dépend pour qui !!
Ah oui... Je vais peut-être faire un petit détour par la maison pour en avertir mon cher et tendre... Me voilà partie pour rentrer à la maison où je me dis que Lauris doit attendre, anxieux, la réponse que m'a donné le docteur sur mes douleurs insistantes. Perdu... il dormait ! Mais enfin, il attend quand même la réponse... Qui ne lui plait pas du tout... On mange rapidement puis on se dit que mauvaise blague ou vérité, il vaut mieux aller faire un tour aux urgences (à l'urgence : une maitresse m'a dit que la répétition était l'une des meilleurs méthodes d'apprentissage) histoire de vérifier tout ça.
Arrivés peu de temps plus tard, on remarque que l'urgence (la répétition je vous disais...) est en travaux (ce qui expliquera l'état assez pourri du bâtiment dans lequel on est entré) et on emprunte de nombreux couloirs et ascenseurs avant d'arriver au but. Il faut prendre un numéro pour se faire "évaluer" (ne cherchez pas de traduction : se faire évaluer c'est vraiment pour se faire évaluer) afin que l'infirmière sache si le patient est pas du tout sur le point de mourir, quasiment sur le point de mourir ou déjà mort... Bref, un petit classement pas bien méchant. Je lui explique alors mon histoire après un légendaire "assoyez-vous !"
Ah !!! Je ne vous l'ai pas racontée d'ailleurs !!! Et bien en partant du supermarché Maxi (où Laeti et Alex se sont régalés à prendre en photo les emballages absolument énoooOOrmes de nourriture) on s'est mis à courir frénétiquement pour ne pas louper le bus que nous voyions au loin. Et là... C'est le drame, je m'arrête de courir parce que le bas de mon ventre me fait beaucoup trop mal. Je ne dis rien et monte dans le bus mais la douleur est trop intense, je ne peux plus m'asseoir et je finirai dans le lit, mi-assise mi-debout pendant que tout le monde range les courses. Le lendemain la douleur était moins intense mais toujours là, le surlendemain, elle était encore là, plus vicieuse, mais bien présente. C'est là qu'interviendra la parole raisonnée de mon adorable conjoint "il faut aller voir le docteur, c'est pas une suggestion, c'est un ordre"...
L'infirmière me dit que je dois ensuite aller m'inscrire au bureau des inscriptions (d'une logique implaquable) et qu'on m'appellera ensuite par mon nom. La jeune fille de l'inscription se perd dans les questions et fini par me demander avec aplomb "votre numéro de téléphone avant le mariage ?" Mmmmmm... Il fallait comprendre mon nom de famille avant le mariage et je me suis tapé un gros fou rire avec Lauris. Pendant que je réponds aux questions, je regarde discrètement les tarifs pratiqués pour ceux qui ne sont pas résidents. Précisons que je suis résidente et heureusement, parce que j'aurais endetté les 5 générations futures pour une consultation. Pour exemple apprenez donc qu'une chirurgie d'une journée coûte environ 4 600 $...
On me tend un flacon et on m'explique gentiment que je vais devoir faire pipi dedans puis attendre les résultats qui seront là dans une petite demi-heure. Je traduis dans ma tête que ça va durer au moins 1h30 (et j'étais encore un peu loin de la vérité). Après une attente interminable, j'entends mon nom dans l'un des hauts-parleurs et on se lève à la hâte vers la salle qui nous est annoncée. Mais l'attente se poursuit et on commence à trouver ça long jusqu'à ce qu'une infirmière ouvre délicatement la porte et nous dise avec un naturel déconcertant "le médecin aura un peu de retard parce qu'il est retenu par un patient en train de mourir"... Ah oui... Bon, ben on va dire OK...
Dr Chouchou (on l'a surnommé comme ça parce que c'était un russe qui parlait avec la bouche en cul de poule façon chouchou de Gad Elmaleh) vient simplement me dire que mes analyses d'urine sont normales et qu'on va passer à l'étape suivante : la prise de sang. Déjà beaucoup moins drôle que l'épreuve où on doit faire pipi dans un petit bocal je fais la femme forte et je ferme le poing. Bien sûr, il a fallu que l'infirmière me rate "tu ne fais pas mal à Coralie au moins" dixit Dr Chouchou à l'infirmière pas dégourdie...
Nous revoilà partis dans la salle d'attente pour... attendre (ok... toujours d'une logique implaquable !). Des ambulanciers passent jusqu'à ce que l'un d'eux s'arrête, zappe les chaines de télé (ah oui, il y avait une télé !) jusqu'à trouver la chaine qui diffuse le match de Hockey sur glace qui oppose Montréal à je ne sais plus trop qui (c'est je ne sais plus trop qui qui a gagné d'ailleurs !). Et là... en grand professionnel, il a chopé une chaise et s'est calé jusqu'à ce que l'autre équipe gagne. A ce moment-là, il a dû considérer que sa pause était terminée et qu'il pouvait retourner travailler... Ah le rendement québécois.
Après avoir attendu quelques heures de plus, mon nom retentit une seconde fois et l'on m'annonce, encore une fois, que tout va bien et qu'on passe à l'étape suivante : l'examen gynécologique. Moi pas peur, moi aventurière, je continue cette journée dans les bureaux de l'urgence et me retrouve à moitié nue devant Dr Chouchou.
L'examen terminé, Dr Chouchou m'explique qu'il pense que c'est probablement un kyste qui a éclaté dans l'ovaire, rien de grave, c'est juste douloureux. Mais il veut confirmer son diagnostic et propose des échographies, l'une pelvienne et l'autre abdominale.
C'est à cet instant qu'ils ont dû se dire que c'était trop pour une seule femme, et m'ont priée de rentrer chez moi pour revenir le lendemain 9h précise à jeun (sinon ça aurait été moins drôle... logique !). Nous sommes donc sortis, assez fatigués, vers 20h et la fin de journée s'est déroulée calmement (et sans nourriture à partir de minuit !).
Levés aux aurores le lendemain matin, on arrive à l'heure et même en avance à l'urgence (oserais-je encore parler de répétition...) où l'on nous dit "assoyez-vous, le médecin n'arrive pas avant 10h30"... Bon, du coup l'étape de la veille où on nous a fait jurer, cracher par terre, qu'on arriverait à 9h apparait comme beaucoup moins logique... Bref, comme on a subit un véritable entrainement question attente, on s'assois et on patiente.
Le médecin arrive vers 11h et je suis la première (bien sûr, la première à avoir cru un seul instant qu'un médecin québecois allait commencer à 9h pétantes un dimanche). L'échographie est faite et on me demande de retourner attendre les résultats.
Après de longues, très longues heures d'attente, Dr Pakistan (chouchou était certainement parti se coucher après avoir été appelé sur un patient "en train de mourir" et s'être occupé de mes analyses d'urine) vient me dire qu'une fois de plus, tout va bien, que c'est peut-être l'appendicite mais qu'on ne peut pas en être sûrs.
Totalement apeurés par les plaintes des patients en responsabilité de l'hôpital, hors de question pour eux de m'opérer s'ils n'en sont pas sûrs, m'expliquent-ils. Je repars donc avec un RDV chez un gastro-entérologue pour mercredi 3 février, où, parait-il, on saura vraiment que c'est l'appendicite si j'ai encore mal...
Bref, vous aurez compris que mon interminable récit touche à sa fin puisque mercredi n'est pas encore passé et que finalement, après 2 jours assise dans une chaise aux urgences et des examens à n'en plus finir, je ne sais toujours pas si je vais avoir droit à la visite d'une salle d'opération ou pas !!!
Je vous laisse sur ce suspens insoutenable !!!
10 commentaires:
ton cher et tendre??? ton conjoint???...ton...grrrr!!!
2 février 2010 à 15:02ce pti con qui te laisse aller seule "a l'urgence" pendant qu'il se prélasse dans les bras de morphée!!!
tu va voir comme il va morflé en rentrant par sa graaaaande sœur!
-babeth-
ps: courage coco, c'est rien de grave, c'est sur!
je t'embrasse, et bon d'accord...lolo aussi.
Lolo tu déconnes, t'as pas laissé Coralie aller toute seule à l'hosto ? T'a un problème mon neveu ? T’as vu le temps qu’elle y a passé ? Elle aurait pu établir un contact avec ….. le brancardier….. ou autre. T’as plus de forces, Coralie t’aurait-elle coupé les tifs pendant ton sommeil, Samson ?
2 février 2010 à 17:45Bisous à vous deux, et soigne toi bien Coco à +
Odette
Attention, Attention... Je tiens à rétablir tout de suite la vérité. Lauris n'est pas venu avec moi chez le médecin et en plus c'est parce que je ne l'ai pas réveillée et je suis partie en douce. mais évidemment qu'il est venu avec moi aux urgences. il a même été a jeun avec moi. Il est parfait Lauris, comment pouvez-vous croire qu'il m'a abandonnée !!!
2 février 2010 à 19:14Il n'y a que chez le médecin qu'il n'est pas venu ! Maintenant, retirez toutes vos méchancetés sur l'homme de ma vie ou sinon je cogne !!!
Ravie que la douleur t’ai laissée suffisamment tranquille pour réagir (du moins je l’espère).
3 février 2010 à 11:01La brebis de panurge qui a abondé dans le sens(à savoir Coralie seule aux urgences) de la brebis précédente Babeth, te présente toutes ses excuses pour n'avoir ni lu attentivement ni relu ton épopée dans les arcanes du système de soins québécois où j'ai imaginé, visualisé, "urgence" par le fait d'une attente de 3 h pour consultation médicale dans établissement de soins, en l’occurrence une clinique ; cette durée d’attente me ramenant à une certaine expérience dans un service d’urgences hospitalières pédiatriques de notre Côte d’Azur.
Azur… j’ai écrit azur… et oui désolée mais c’est bien azur qu’est le ciel aujourd’hui, pas un nuage, presque aussi bleu qu’au mois de juillet, imaginez et emmagasinez cette lumière éblouissante, c’est bon pour le moral (Vive le mistral, faut dire qu’à Manosque il ne souffle pas aussi violemment que sur le circuit de Ledenon).
A + Odette - 2009.02.03 heure locale 17H00
non, non, je ne m'excuserais pas... il est bien écrit dans le billet que lauris dormais comme un bien heureux en attendant le résultat de l'examen( alors chez le toubib ou aux urgences...) mais je l'excuse lui, puisqu'après il l'a accompagnée de partout, et ce jusque chez le docteur chouchou...et ses confrères.Il était là et bien là avec sa coco d'amour a patienter des heures durant...le pauvre...YA INTERET OUI!!!
3 février 2010 à 14:37mais bon tout est bien qui fini bien, alors je vous embrasse tous les 2 très fort, et une gosse caresse a blush.
-babeth-
Courage. Les médecins ont mis 5 jours à comprendre que je m'étais fracturé le poignet... avant de me renvoyer chez moi avec une bête attelle en mousse.
3 février 2010 à 20:14je sais, je suis un peu vache avec mon pti frère, mais il me connais, j'aime bien le charrier...d'ailleurs, ça me manque un peu les "affrontements" entre lui et moi : a savoir qui aura raison, ou qui aura le dernier mot; car ce qui nous connaissent bien savent que lolo et moi, ou moi et lolo, avons forcement toujours raison!
4 février 2010 à 16:43comprenne qui voudra, n'est-ce pas ma coco...
je vous embrasse très fort, vous me manquez.
-babeth-
babeth t'as peur de l'avion ? ou ton boss ne te donnes pas de congés ?
4 février 2010 à 17:30Je croyais que tu parlais à l'oreille des chiens, explique leur la raison de ton absence.
ha ça c'est sur, ils peuvent m'attendre longtemps la-bas...le bateau oui, ou même la téléportation(???), mais l'avion non!
5 février 2010 à 11:58c'est vrai, je parle a l'oreille des chiens(n'est-pas bluhs?), mais pas a l'oreille des mouettes, hirondelles ou autres... et pour les congés ça va bien(merci moi).j'en prendrais quand ils reviendront...
je vous embrasse
-babeth-
Moi je dit bravo a vous deux d avoir affrontée les expériences exterrieures hospitalieres.Car dans beaucoup de pays européen ainsi que la france et l italie les attentes sont interminable.L Italie c est pire car ils y vont tous mais maintenant en france ils n y a que nous qui qui n y allons plus ou presque .( a comprendre....). Mais bravo aux Quebéquoi qui font des recherches poussées.bizzzzzzzzzzz mes chéris a ce dimanche sur skype ou msn
7 février 2010 à 07:17Enregistrer un commentaire