The men is in the house

Hihaaaa ! voilà des nouvelles fraiches de Montréal !

Les gens normaux, le ski... et moi !

Il y a les gens doués pour le ski, il y a les gens normaux, il y a même les gens pas très doués pour le ski... Et plus loin (beaucoup plus loin) il y a moi ! Je crois bien, sans vouloir m'avancer (...), qu'Elsa est un peu devant moi... Mais toujours derrière les autres !

De toute façon, la journée a mal commencé ! Elle ne pouvait que mal commencer lorsqu'on se lève à 4h15 ! 

La semaine précédente, nous avions, avec un enthousiasme non dissimulé, réservé un forfait pour aller skier dans le Vermont une journée entière. Je me souviens d'ailleurs m'être dit "ça fait quand même pas beaucoup de skier 6 ou 7h"... Mais enfin ! Le prix était chouette, un car venait nous chercher, nous ramenait, nous avions accès aux pistes et au télésièges, tout cela pour un peu plus de 60 $ par personne (40 €). Il nous restait à louer les skis (j'entends encore Elsa nous dire "on a regardé sur internet  on n'a pas compris les prix, mais ils en louent ! T'inquiètes") et manger. La question alimentaire a vite été réglée lorsque, de bon matin (de TRES bon matin) le jour J nous avons, Lauris et moi, rempli nos sacs à dos de sandwich au jambon cru (merci papa !), bananes, barres céréales et autres...

Il ne fallait pas oublier les passeports, n'oublions pas que nous devons (ENCORE ???) passer la frontière américaine. Nous arrivons à l'heure au point de RDV et observons que les gens qui entrent dans le bus sont de tout âge, de bonne humeur et ont des skis qu'ils mettent avec soin dans la soute du bus. Il est tôt (6h environ) mais déjà les québécois sont enjoués, ils parlent entre eux, rient, s'extasient sur la formidabilité de la vie... Pendant ce temps-là, Elsa et Morgane terminent leur café, en silence et Lauris se prépare à dormir... Tout y est, le masque pour les yeux, les boules quiès, le petit coussin ! Je prends mon MP3 et espère que je vais, moi aussi, pouvoir finir ma nuit !

Nous avons un guide... Peut-être venait-il de terminer une carrière comme humoriste, il enchainait les blagues ... Et la fatigue aidant, on l'a trouvé sympa et on a ri de bon cœur. Avant de nous laisser profiter du voyage (autrement dit dormir), le guide nous explique qu'il nous faudra nous arrêter aux douanes et très certainement descendre. Nous sommes avisés et nous partons direction une journée de ski dans le Vermont !

Quelques dizaines de kilomètres plus tard, le guide reprend son micro pour nous préciser que "si vous avez des agrumes comme des oranges (merci pour le cours de diététique "qu'est-ce qu'un agrume ?") mangez-les parce que les douanes vont vous les confisquer sinon"... Outre l'odeur de mandarine qui a immédiatement envahit le car, je crois que nous étions les seuls (Elsa, Morgane, Lauris et moi) que la précision a laissé perplexe... J'ai du louper le site internet qui nous explique comment détourner un bus avec une orange bien mûre et un cure-dent...

Arrivés à la frontière, le guide demande s'il y a des "non canadiens" dans le bus... 6 petites mains se lèvent et on se fait remarquer... Bien sûr ! Le guide nous demande de sortir en premier car nous devons avoir un visa pour passer la frontière, ce qui n'est pas nécessaire quand on est canadien. Tandis que nous perdons du temps aux douanes, tous les canadiens nous attendent patiemment dans le bus et nous sortons, tranquilles, munis de notre visa valide... Nous entendons alors le guide, de l'autre côté de la rue nous crier avec enthousiasme "allez, allez". Nous pressons le pas et le guide adresse un petit mot aux canadiens du bus "Bon... Comme les français sont revenus, nous n'aurons pas de place supplémentaire... Tant pis !!" Ah... Quel comique !

La route se déroule sans péripétie (je passe l'épisode où on s'est perdu en cherchant les pistes !!) et nous arrivons enfin à bon port (ou plutôt à bonne piste mais bon...). Nous descendons du bus, tout le monde continue de me regarder bizarrement. Ah oui, j'ai oublié de préciser que, pour faire la route en bus, j'ai mis une ravissante petite jupette violette par-dessus un legging, ce qui me permettait d'être confortable (mon pantalon de ski étant bien évidemment dans mon sac à dos entre la banane et l'agrume... Non je déconne, je suis pas folle, je vais quand même pas aller aux USA avec une orange dans le sac !). Bref, les gentils québécois se demandent si je suis une véritable pro du ski (à tel point que je me mettrais jamais les fesses par terre) ou si je suis un peu mongole (je crois qu'ils penchent pour la seconde solution entre nous...). 
Reprenons ! Nous sortons du bus, prenons nos pass et demandons en toute inconscience (je vous la fais en français je suis brave) "où peut-on louer des skis ?" C'est à ce moment-là que j'ai su que cette journée n'était pas la mienne, que demain ça irait mieux ! Nous nous sommes fait dire que la location de ski se faisait dans le village bien plus bas mais qu'on pouvait toujours aller voir dans le chalet. 

Aussitôt dit aussitôt fait ! Nous poussons une porte et devant nous se dresse un mec à l'air tout à fait décontracté en train de raboter des skis (enfin, je présume, j'ai pas véritablement suivi le cours de réparation des skis !). YOUPI !!! Une grande plaque plastifiée indique les prix, à la journée, à la demi-journée... Jusque là tout va bien. Il y a une (grosse) différence de prix entre la location "with helmet" et la location "without helmet"... Lauris se risque à un mémorable "what is a helmet ?" Et là le mec qui a certainement dû nous prendre pour des gros pigeons nous montre un truc derrière lui... On se retourne et là ???

Une montagne de casques !!! Après avoir ri comme des gros touristes on lui indique "without helmet !". Entre nous... Il a du se dire qu'on ferait bien d'en prendre quelques-uns des helmets, parce qu'on n'a pas l'air bien doués ! finalement, il a eu pitié de nous et nous a loué des skis en nous disant qu'on avait bien de la chance qu'il ait toutes nos tailles !

Nous sommes partis fièrement et arrivés sur la neige, Morgane (qui a son chamois de bronze officiellement mais qui a le chamois d'or... que dis-je de platine, dans nos coeurs) et Lauris enfilent vaillamment leurs skis... 

C'est à ce moment-même que se sont formées les équipes !!! Elsa et moi on s'est regardé d'un air tout à fait désemparé et on a dit "Maintenant ??? Là tout de suite ???". Si ça parait logique à tout le monde, pas à nous, on s'attendait peut-être à avoir un cours théorique ou un petit café avant de débuter mais non... Juste l'enfilage des skis. 

Il a fallu rejoindre le télésiège... Bon, je relativise, rejoindre le télésiège ça va... MAIS AVEC LES SKIS... ça va pas du tout. Le stress monte et je commence à dire que jamais je n'y arriverai, que je suis une quiche pendant qu'Elsa arrive à les rejoindre après quelques chutes. En tentant de me relever (ben oui... je suis tombée à force de râler toute seule) je me coupe le doigt sur un des skis et là c'en est trop, j'ai pas commencé que j'en peux déjà plus, Lauris crie tout au fond des trucs incompréhensibles du style "bouges-toi, restes pas au milieu, allez dépêches-toi, mais arrête de tomber, ohlala elle est nulle...". 

C'est là que j'ai décidé que c'était le bon moment pour secouer mon doigt plein de sang lâcher mes bâtons et me mettre à pleurer. Morgane arrive totalement adorable en se disant certainement "on n'est pas dans la merde" mais reste absolument délicieuse. Je fais un effort surhumain pour me relever et arrive tant bien que mal à monter sur le télésiège avec Lauris. 

Elsa et Morgane sont quelques télésièges devant nous et je me mets à pleurer à chaudes larmes en expliquant à Lauris que j'ai peur, j'ai vraiment peur, je suis mouillée, je saigne... Bref, à part un haïtien, personne ne peut être plus malheureux que moi ! Comme Lauris est d'une patience d'ange il me répond "MAIS ARRETE DE CHIALER C'EST PAS POSSIBLE" alors bien sûr je continue pitoyablement à pleurer pour rien et il commence à crier "BEN VAS-Y PLEURE OHLALA". 

Nous continuons à monter, monter, monter, je continue de pleurer, pleurer, pleurer... C'est pathétique, plus on monte plus j'ai peur et plus je chiale... Entre deux sanglots j'explique à Lauris que je vais pas y arriver à sortir du télésiège... Il me dit que si, que je n'ai qu'à tracer tout droit. Évidemment, je suis tombée par terre moinsd'un quart de seconde après que mes fesses aient quitté le télésiège et j'ai décidé de continuer à pleurer...

J'ai passé les 3/4 de mon temps à me jeter par terre dès que j'avais peur (c'est à dire environ tous les 20 mètres) pendant que j'entendais Lauris alterner entre les "allez courage mon amour" et les "mais putain arrête de tomber merde"... et que des enfants de 3 ans me doublaient en faisant des choses impensables avec leurs skis... Dieu que le monde est injuste !

Finalement nous l'avons faite la descente, c'était une descente à 3 500 mètres et j'ai mis un truc comme 2h30. Pour tout vous dire, Elsa a été meilleure que moi (pas bien difficile me direz-vous) et Morgane et Lauris nous ont supportées pendant toute la durée de la piste... Ou presque. A la dernière descente, je n'avais plus rien, plus de larmes, plus de fesses, plus de patience, plus envie... Nos skieurs professionnels ont décidé de continuer sans nous pendant qu'Elsa et moi nous allions nous encourager. 

Enfin, les derniers mètres se sont fait dans la douleur, nous avons bien failli déchausser mais comme on a quand même un minimum de fierté, nous n'avons pas déchaussés avant la vraie fin de la piste, nous nous sommes jetées dans le chalet, avons enlevé ces chaussures de skis totalemnt insupportables et avons lu des magasines le reste de la journée en buvant du thé !!!

Comme si cette journée n'avait pas été assez déprimante, nous avons eu droit aux fous rires des québécois lorsqu'on est rentrés dans le bus... L'un d'entre eux nous a dit "alors vous avez fait une ou deux pistes ?"... Ben juste une... Et Elsa a même eu droit à son voisin qui lui a montré les photos de sa fille (qui avait pas plus de 10 ans) en lui disant, "tu veux voir ce que c'est que skier ???"

Merci les gars !!!

Je vous laisse quand même avec la vue du paysage qui était à couper le souffle. J'espère ne plus jamais revoir cette vue de ma vie !!!!!


2 commentaires:

Odette a dit…

Skier sur les pentes du "Vermont", Ouah ! La Classe !
A-t-il à un lieu ou moment donné une ressemblance avec une de nos montagnes françaises ?

Sauf que la neige y est aussi froide et mouillée lorsqu’elle fond donc aussi inconfortable qu’ailleurs ! Coco je compatis, vraiment.
Conclusion de cette journée : ne pas apprendre avec son amoureux qui a tendance à se comporter en homme, mais apprendre avec une tierce personne, moniteur ou ami, qui se comportera en humain, avec les responsabilités liées à son grade (pédagogie et/ou patiente).
J'ai testé les 2, l'ami la première fois, le professionnel la décennie suivante.
Aucune comparaison avec l'amoureux. On ne se retrouve pas sur une piste qui ne correspond pas à son propre niveau avec des compagnons de descente qui se plaignent de devoir attendre.
Bizarrement on a confiance aux conseils donnés !
Du coup on tombe moins souvent, moins mouillé, moins en contact avec le froid, on trouve les chaussures moins inconfortables, pas de reproches, bref on prend son pied !

Coco je te souhaite d’autres vues à couper le souffle, avec ou sans la neige, notre petite chaîne alpine n’est pas mal non plus à ce jeu là.
Bises à tous à +

15 mars 2010 à 06:51  
Anonyme a dit…

Comme je te comprends coralie. La prochaine fois on ira skier ensemble et tu verras ma méthode est superbe: peu coûteuse, pas douloureuse... Pendant que les autres se risquent à perdre leur vies, nous irons d'un pas léger, sans ces sales chaussures de ski, prendre un chocolat chaud, avant de descendre les pistes à bord de nos magnifiques luges. Tu verras c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour rester en vie aux sports d'hiver. Et c'est beaucoup plus marrant. Stef

16 mars 2010 à 22:36  

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